Francis Huster, violé à l'âge de 12 ans : "Dans la maison de ma grand-mère, un homme s'est approché de moi avec un couteau"
Au casting de "De Gaulle, l'éclat et le secret" sur France 3 ce jeudi 15 juin, Francis Huster est un comédien connu et reconnu depuis des décennies. En plus de s'illustrer au théâtre, à la télévision et au cinéma, l'acteur est aussi auteur de plusieurs livres. Ainsi, dans "N'abandonnez jamais, ne renoncez à rien", il révèle avoir été victime de viol à l'âge de 12 ans. Un épisode traumatique qui ne l'a pas empêché de bâtir une brillante carrière.
"J'ai écrit ce livre parce qu'à 12 ans, dans la maison de ma grand-mère, à la La Varenne Saint-Hilaire, je me suis retrouvé en pleine nuit dans le lit, j'ai vu une lampe de poche et un homme s'est approché de moi", a rapporté Francis Huster sur le plateau d'"On n'est pas couché", en 2017. Venu présenter son livre "N'abandonnez jamais, ne renoncez à rien", l'acteur a raconté l'expérience traumatisante qu'il a vécue dans son enfance.
"Ma grand-mère a cru que j'avais fait un mauvais rêve"
Seul dans la maison de sa grand-mère, Francis Huster a été agressé en pleine nuit à 12 ans, par un inconnu. Une scène très violente, durant laquelle il a sans doute frôlé la mort : "Il m'a violé, avec un couteau, là (il pose son doigt au niveau de sa gorge; ndlr). Il allait commencer à enfoncer son couteau et à ce moment-là, il y a eu la lumière de la voiture de ma grand-mère qui arrivait dans cette maison où j'étais seul. Il a fui à toute vitesse, ma grand-mère est rentrée. (...) Je commence à lui raconter, ma grand-mère a cru que j'avais fait un mauvais rêve."
Mais l'homme a laissé une preuve de son passage, ce qui achève de convaincre l'aïeule du comédien : "Il y avait le chapeau de cet homme", précise l'acteur. Le lendemain, Francis Huster se rend au commissariat pour raconter son agression, escorté par sa grand-mère et André, le compagnon de cette dernière : "Je me suis retrouvé (...) en face d'un jeune commissaire de Saint-Maur-des-Fossés. (...) J'ai raconté qu'un monsieur m'avait mis un doigt dans le derrière et je ne comprenais pas pourquoi. Et il tapait sur sa machine à écrire. Ça a duré vingt minutes, et au bout de vingt minutes, il a sorti des photos. Des photos qui évidement n'étaient que des noirs, ou que des arabes... Et il m'a dit 'Alors voilà, lequel c'est ?'"
Devant ces photos, Francis Huster a finalement décidé de ne pas désigner un homme, comme il l'a expliqué sur le plateau d'"On n'est pas couché" : "À ce moment-là, j'ai regardé André et j'ai vu dans son regard que j'avais le choix entre devenir un homme, c'est-à-dire vivre une autre vie que celle qui m'était destinée, ou trahir un inconnu qui aurait peut-être eu la tête coupée, parce qu'à cette époque il y avait encore la peine de mort (abolie en France en 1981; ndlr)... Ce jour-là, j'ai décidé que j'allais vivre une autre vie. Et depuis cinquante ans, je vis une autre vie. Et je vous l'ai expliqué par ce livre, les gens eux-mêmes en lisant ce livre peuvent peut-être avoir la force et le courage de tourner une page et de recommencer."
"Je suis devenu un autre"
Invité sur le plateau d'Europe 1 en 2020, Francis Huster a déclaré que la décision qu'il avait prise au commissariat l'avait aidé à surmonter cette épreuve. Il s'est également "protégé" en se choisissant une nouvelle vie, celle de comédien. À 15 ans, il s'inscrit au Conservatoire du 18e arrondissement de Paris : "Je suis devenu un autre, c'est aussi simple que ça. C'est-à-dire que j'ai changé de vie, de personnalité... Je ne sais pas ce que serait devenue ma première personnalité, mais c'est justement grâce au théâtre, grâce aux merveilleux maîtres que j'ai rencontrés, comme quelqu'un qui tomberait dans le vertige de la musique, moi je suis tombé dans le vertige des sentiments."
Francis Huster est même devenu "plusieurs autres", à travers ses rôles, en brûlant les planches : "Un acteur c'est merveilleux. (...) Non seulement, sur scène, on ressent les sentiments, mais en plus, on ressent aussi les sentiments du public", s'est-il émerveillé.
L'acteur a également salué les femmes de sa famille, qui l'ont aidé à prendre confiance en lui et à apprendre à s'aimer après le viol qu'il avait subi. "Je dois tout aux femmes, parce que ce sont les femmes qui m'ont appris à m'aimer, en me montrant mes défauts. Je crois que plus quelqu'un connaît ses défauts, plus il s'aime, plus il se respecte" a-t-il conclu.
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